Commémoration le 22 Touba
Amba Antonios est né à Bani Souéf en haute-
Egypte en 251 APJC. Ses parents lui donnèrent
une bonne éducation chrétienne. Il grandit dans
l’amour de Dieu préférant l’isolement à la vie du
monde. Sa famille était riche et possédait 300
feddans de terres agricoles.
Après la mort de ses parents, il vendit les biens
qu’il hérita de son père et distribua leurs revenus
aux pauvres. Il plaça sa jeune soeur dans une
maison de jeunes filles qui vivaient dans la prière.
Plus tard, il quitta la maison paternelle et habita
près du Nil. On trouve à cet endroit une église en
son nom. Il y vécut une vingtaine d’années de
prière et d’ascétisme. Mais comme ce lieu
commença à être très habité, il décida alors de se
retirer dans un endroit plus tranquille dans le
désert profond à Wadi Araba à côté d’une montagne où se trouve une source d’eau.
Il habita dans une grotte se nourrissant des
fruits d’un dattier qui se trouvait à coté de la
source. Il vécut à cette endroit quelques années
dans le jeûne et la prière. Dieu lui donna le don de
guérir les malades et de chasser les démons. Des
foules entières venaient le voir soit pour la
guérison soit pour obtenir sa bénédiction.
Beaucoup d’entre-eux voulurent habiter près de lui
et l’imiter, alors il leur fît bâtir un logement pour
vivre et pour prier Dieu. Il leur institua aussi des
règles à suivre : C’est ainsi qu’est né le
monastère. Amba Antonios se tenait debout dans
sa cellule en priant quand, petit à petit, l’ennui et
les pensées négatives le gagnaient... Il pria Dieu
de sauver son âme car les inquiétudes le
tenaillaient. Il quitta sa cellule et tout en marchant il
aperçut un homme habillé d’une longue tunique
avec une ceinture et une croix et portant une
koulounsouwa sur la tête (un bonnet). Cet homme
se tenait devant lui et tressait de l’osier par
moment, et priait à d’autres moments : c’était un
ange que Dieu avait envoyé à Amba Antonios pour
l’aider. Il s’adressa à saint Antoine en lui
recommandant de l’imiter en alternant la prière et
la fabrication de paniers en osier. Il ajouta que
cette façon d’agir lui donnerait la paix. Amba
Antonios prit l’apparence vestimentaire de cet
ange et elle fut plus tard celle des autres moines
d’Egypte qui devinrent ses disciples.
Amba Antonios allait au marché vendre les paniers
qu’il tressait, et chemin faisant, il rencontra une
belle jeune femme entourée de ses servantes. Elle
lui dit qu’elle voulait apprendre à être pieuse pour
sauver son âme. Elle lui raconta que son mari était
riche et pieux et qu’à sa mort plusieurs
prétendants demandèrent sa main, mais elle
refusa car ils n’étaient pas aussi bien que lui et
demanda à amba Antonios de l’épouser. De plus
elle essaya de lui arracher la koulounsouwa qui
couvrait sa tête. Il fit le signe de la croix, alors cette
femme qui le tentait se transforma en une
montagne de fumée noire et quelques démons qui
l’entouraient criaient au saint “tu nous as vaincus
méchant homme”. Amba Antonios s’évanouit et
quand il revint à lui il se trouvait près de sa cellule
entouré de ses paniers en osier. Il les prit et se
dirigea vers sa cellule en remerciant le Seigneur.
Ce saint pensait être la seule personne vivant
dans le désert, quand il ressentit par inspiration
divine qu’il devait aller à la rencontre d’un vieillard
d’une grande piété et sainteté qui vivait en ermite
dans le désert depuis bien plus longtemps que lui.
Amba Antonios était âgé mais malgré cela il partit
immédiatement à sa recherche. Il parcourut le
désert durant toute une journée, puis s’endormit et
à l’aurore, il aperçut un loup grimpant sur une
petite montagne, il le suivit et vit une grotte d’où
l’on apercevait un mince filet de lumière. Il essaya
de pénétrer chez Amba Paula le vieillard, mais
celui-ci ne le laissa entrer qu’après qu’Amba
Antonios l’ait supplié. La porte de la grotte s’ouvrit
et Amba Paula embrassa son visiteur. L’ermite lui
conta sa vie puis lui apprit que sa fin était proche,
et que le seigneur l’avait envoyé pour qu’il puisse
l’enterrer... Il demanda aussi à Amba Antonios la
faveur de lui ramener l’habit qu’avait offert le pape
Athanase à ce dernier. Il se dépêcha, voulant
réaliser les souhaits d’Amba Paula au plus vite. En
revenant vers la grotte d’Amba Paula, Amba
Antonios aperçut une myriade d’anges emportant
l’âme de Paula vers les cieux en louant Dieu. Au
moment où il pénétra à nouveau dans la grotte, il
vit Amba Paula à genoux, la tête droite et les bras
levés vers le ciel. Mais il dut le toucher pour savoir
qu’il était bien mort. Il le pleura amèrement puis lui
ôta sa tunique qui était tressé en fines brindilles
d’osiers et le vêtit de l’habit qu’il lui avait ramené;
celui du pape Athanase. Dieu dans sa grande
bonté envoya deux lions qui creusèrent un grand
trou dans lequel Amba Antonios plaça la dépouille
d’Amba Paula. Il prit ensuite la tunique tissée en
osier de Paula, afin de la ramener au pape
Athanase, comme le lui avait recommmandé Amba
Paula. Le pape Athanase consacra Amba Antonios
prêtre puis archi-prêtre (komos) et garda l’habit
d’Amba Paula chez lui. Il le portait les jours de
fêtes à l’église.
Quelques temps plus tard, Amba Antonios alla
chez les moines leur annonçant qu’il avait 105
années, qu’il ressentait que sa fin était proche et
qu’il n’aurait plus l’occasion de venir les visiter. Il
leur recommanda de garder leur foi intacte et de
veiller à jeûner et à prier en ne négligeant aucun
de ses enseignements. Il demanda ensuite aux
deux moines qui vivaient près de lui et le servaient,
de mettre sa dépouille dans le secret en terre à
l’intérieur de sa grotte.
Trente années après la mort d’Amba Antonios l’on
trouva dans une maison à la frontière Franco-
Belge, une copie écrite de la main du pape
Athanase d’Alexandrie, racontant la vie d’Amba
Antonios. Plusieurs ermites se groupèrent dans
cette maison et vécurent la vie d’Amba Antonios
(saint Antoine le Grand).
Cet épisode fut le début de la vie monastique en
Europe. De plus, la lecture de la biographie
d’Amba Antonios aida saint Augustin à changer de
vie et à s’attacher à Dieu.
Le monastère d’Amba Antonios:
Ce monastère est situé au niveau de la montagne
d’al-qualsam à 410 mètres de la mer rouge. Amba
Antonios habitait dans une grotte et plusieurs
disciples s’étaient groupés autour de lui. Par
conséquent, les moines batirent une église en son
nom à cet emplacement. Après sa mort ils
commencèrent à bâtir un grenier pour
emmagasiner la nourriture, une cuisine et des
cellules. La surface qu’ils occupaient n’excédait
pas 3 feddans, cela se déroula à l’époque du roi
Julien (360-363 APJC). Par la suite, l’empereur
Justinien en 537, doubla la surface du monastère
et l’entoura d’un mur qui dura jusqu’à l’époque du
patriarche Cyrille IV (1854-1861). Il bâtit aussi une
enceinte pour parer aux éventuelles attaques
extérieures. Malgré cela, le monastère fut pillé à
plusieurs reprises. Il fut saccagé une première fois
par les perses en 610, à l’époque du patriarche
Athanase (605-616), puis par les Bédouins à
l’époque du pape Kaïl Ier (743-767), ainsi qu’au
temps du pape Zacharie Ier (1004-1032). Ce
monastère faillit être complètement détruit et ses
moines furent martyrisés et tués.
Plus tard, à la fin du XV ème siècle au temps du
patriarche Jean XIII (1480-1520), les bédouins qui
vivaient dans le monastère et servaient les moines
le détruisirent. Il démolirent aussi la grande
bibliothèque qui fut brûlée avec les importants
manuscrits qu’elle contenait. Cela fut rapporté
dans l’histoire de la communauté copte. Le
monastère resta dans ce piteux état et sans
moines pendant 65 ans. Cependant après la
consécration du pape Gabriel VII en 1525, qui était
le premier patriarche venant du monastère des
syriens (souriani), il désira faire revivre le
monastère d’Amba Antonios et lui envoya 20
moines. Néanmoins, à la fin du XVIII ème siècle,
plusieurs changements eurent lieu dans ce
monastère. Deux églises furent rebâties entre
1766 et 1772. De plus Maître Ibrahim al-Gawahari
fit agrandir le monastère en adjoignant des terrains
et en bâtissant deux murs d’enceinte et une sakya
pour irriguer les terrains.
De nos jours la surface du monastère est de 20
feddans. Le pape Cyrille IV ajouta au monastère
d’Amba Antonios un petit musée où sont exposés
des coupes, des croix, des chandeliers et des
icônes. Ces icônes ont pour modèle 3 écoles
artistiques: l’école des coptes, des byzantins et
des éthiopiens.